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Critiques de livres

Critiques de livres

Par Pauline-Gaïa Laburte


Peste et Choléra – Patrick Deville⎥ Note: 19/20

Publié par Pauline-Gaïa Laburte sur 30 Mai 2013, 17:42pm

Catégories : #roman francais, #prix litteraires

Peste et Choléra – Patrick Deville⎥ Note: 19/20

Ce roman-là a obtenu le prix du roman Fnac, le prix Femina et a raté de (très) peu le prix Goncourt, le prix Medicis, le prix Renaudot et le prix Décembre. Pour son nouveau récit, Patrick Deville s’est penché sur la vie d’Alexandre Yersin, tombé dans l’oubli, mais que les initiés connaissent comme le découvreur du bacille de la peste, lors de la grande épidémie de Hong Kong en 1894.

Oui mais pas que. Car Yersin, c’est aussi un ingénieur, un mécanicien, un agronome, un botaniste, un aventurier qui se refuse à rester enfermé dans son laboratoire. Membre de l’éminente « bande à Pasteur », il n’aura de cesse, toute sa vie, de courir après les découvertes en négligeant les honneurs : marin puis explorateur en Indochine, il développe la culture de l’hévéa, introduit les premières automobiles, vend son caoutchouc à Michelin, dirige un hôpital, trace de nouvelles routes dans la jungle. Finalement, Yersin, c’est la peste, qu’il baptisera de son nom, Yersinia pestis, mais c’est bien davantage, et le roman de Deville retrace admirablement sa vie mouvementée.

En cela, l’écriture du romancier illustre parfaitement cette impression de bougeotte, d’hyperactivité qui caractérise Yersin : des phrases hachées, un rythme rapide, des ellipses et des années raccourcies en quelques phrases. On ne s’ennuie pas, on suit Yersin dans ses explorations, au côté de Deville qui se met lui-même en scène dans le récit – fantôme lancé à la poursuite de son personnage. Tout cela sur fond d’une époque elle-même chaotique et passionnée: la Première, puis la Seconde Guerre mondiale, le colonialisme, Rimbaud, Céline, Doumer, Pasteur. Autant d’évènements et de personnalités que l’écrivain sème dans son texte. Deville a accompli là un formidable travail de documentation, basé sur la correspondance de Yersin avec sa mère et sa sœur et sur les documents conservés dans les archives de l’Institut Pasteur.

On referme son livre en étant convaincu que Deville a sa place parmi les grands auteurs et que Yersin, quant à lui, est digne du Panthéon, même s’il aurait sûrement refusé cet hommage.

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