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Critiques de livres

Critiques de livres

Par Pauline-Gaïa Laburte


City on Fire - Garth Risk Hallberg / 17/20

Publié par Pauline-Gaïa Laburte sur 24 Mai 2016, 09:09am

Catégories : #roman etranger

City on Fire - Garth Risk Hallberg / 17/20

City on Fire s’est déjà fait une réputation dans le milieu de l’édition, et pas des moindres. C’est en effet le premier roman le plus cher de l’histoire, acheté par la maison d’édition américaine Knof pour un montant qui s’apparente moins à un à-valoir qu’à un salaire de footballeur : 2 millions de dollars. Scott Rudin, le producteur des frères Coen, en a déjà acquis les droits cinématographiques, et une série TV est envisagée. Tout cela pour un roman écrit par un parfait inconnu de trente-cinq ans. C’est dire si en soulevant ses quasi mille pages, on est rempli d’attentes.

Alors, un chef d’œuvre, City on Fire ? L’impression générale est celle d’une immense toile d’araignée dans laquelle sont englués un melting-pot de personnages. Il y a William, ex-leader d’un groupe Punk, fils d’une richissime famille, les Hamilton-Sweeney, dont il a renié l’héritage pour devenir artiste-peintre. Mercer, son amant noir, échappé de sa Géorgie natale et aspirant écrivain paralysé par le syndrome de la page blanche. Regan, la sœur de William, empêtrée dans son divorce, et Keith, son ex-mari volage et beau parleur. Et surtout Samantha, jeune punk de dix-sept ans, au centre de la toile, les reliant et les attirant tous vers elle sans qu’ils le sachent. Avant le début de chaque grand chapitre, l’auteur a inséré un prélude, composé de pages écrites par l’un des personnages, de citations, de photographies, tels des indices laissés pour nous guider vers le dénouement de l’intrigue.

Les rues de New York dessinent les innombrables fils de cette structure arachnéenne. Car le talent de Hallberg est de ressusciter un New York révolu. Celui des années 1970, des Sex Pistols, des Clash, de David Bowie, de Pattie Smith, du Parrain. On sent à chaque page, le brouhaha de la ville, les trottoirs grouillant de passants, et cette opulence, qui ne cache plus la saleté, le bruit, la corruption et la violence. On touche du doigt le New York libertaire et explosif, anarchique et au bord de la banqueroute.

Ce New York bigarré et bruyant, l’analyse lucide des relations humaines et des difficultés d’être au monde à laquelle Hallberg se livre, font de City on Fire un roman très contemporain, avec autant de facettes que de personnages. Un premier roman maîtrise et réussi jusqu’à la dernière page.

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