Tout a commencé par le blog d’une jeune interne en médecine, Baptiste Beaulieu, dont les anecdotes cocasses, parfois tragiques, commençaient toujours par « Alors voilà » :
« Alors voilà, c'est l'histoire d'un jeune couple. Elle a des douleurs au bas-ventre. L'interne s'interroge sur la possibilité d'une grossesse. Elle prend la pilule, de manière pas très sérieuse. « Du coup quand elle l'oublie, c'est moi qui la prend », dit son compagnon. »
Son but : réconcilier les soignants et les soignés en racontant, avec humour et sensibilité, le quotidien de l’hôpital. Car « ce n’est pas parce que les gens meurent, souffrent ou que la nourriture est dégueulasse que la vie doit s’arrêter. » Deux millions de lecteurs plus tard, les éditeurs se l’arrachent, il sort un livre, Alors voilà, les 1001 vies des Urgences. Il passa au rayon X ce qui se passe dans les coulisses, sous les blouses blanches, dans les couloirs éclairés au néon, des Urgences aux soins palliatifs du cinquième étage. Il peint les grands patrons chirurgiens ou professeurs, les infirmières au grand cœur, les internes, les aides-soignants, les patients. Chronique l’hôpital sur sept jours, mêle des anecdotes du blog à des histoires inédites.
Des tranches de vie hospitalière dont il se fait l’écho dans ce livre-journal aux milles histoires. Un bloc de vie, de gaffes, de fous rires, comme avec cette urgentiste qui emprunte son portable à une adolescente ivre morte, en plein coma éthylique, et la filme, pour qu’elle puisse voir comment elle est, quand elle a trop bu. Souvent, sous le regard de Beaulieu, il n’y a qu’un pas de la vie à la mort, de l’hôpital au cimetière, mais Baptiste Beaulieu parvient à tirer ses lecteurs du côté de la lumière, là où l’amour répond à la souffrance, la compassion à la peur, l’humour à la bêtise. Un travail d’équilibriste effectué avec brio et qui a déjà convaincu un producteur d’acheter les droits du livre pour l’adapter au cinéma. Alors voilà, hypocondriaques, grands malades, simples lecteurs, courez lire cette pépite d’humanité.