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Critiques de livres

Critiques de livres

Par Pauline-Gaïa Laburte


Faber, le destructeur – Tristan Garcia ⎥ Note: 11/20

Publié par Pauline-Gaïa Laburte sur 28 Octobre 2013, 10:51am

Catégories : #roman francais

Faber, le destructeur – Tristan Garcia ⎥ Note: 11/20

« Nous étions des enfants de la classe moyenne d’un pays moyen d’Occident, deux générations après une guerre gagnée, une génération après une révolution ratée. Nous n’étions ni pauvres ni riches nous ne regrettions pas l’aristocratie, nous ne rêvions d’aucune utopie et la démocratie nous était devenue égale. Nous avions été éduqués et formés par les livres, les films, les chansons, par la promesse de devenir des individus. Je crois que nous étions en droit d’attendre une vie différente. Mais pour gagner de quoi vivre comme tout le monde, une fois adultes, nous avons compris qu’il ne serait jamais question que de prendre la file et de travailler ».

Faber, c’est donc le roman d’une génération sans utopie, qui a grandi dans les années 2000, maintenant trentenaire. Tristan Garcia nous raconte la vie de Madeleine, Basile et Faber, amis d’enfance qui se sont perdus de vue. Madeleine est devenue pharmacienne comme sa mère qu’elle détestait lorsqu’elle était adolescente, Basile enseigne la littérature à des élèves qui ne s’intéressent à rien. Et Faber n’est plus que l’ombre de lui-même. Pourtant, il les a fait rêver, Faber, l’intelligence suprême, le protecteur des faibles, le vengeur. Au fil du roman, les trois amis racontent par flashback ces années d’amitié, de révolte, de désillusion.

Si le roman commence bien – on est touché par les trois personnages, intrigués par leurs vies, par ce Faber qu’on nous présente comme Sauveur et Destructeur – la narration part vite à vau l’eau. Garcia ne parvient pas à faire de son personnage principal un héros, ou même un anti héros, intéressant. Faber, qu’on nous a vendu comme génial, démoniaque, d’un charisme renversant, s’avère fort décevant, sans envergure, sans idées et sans idéaux originaux. Dès lors, il n’y a plus rien pour soutenir le roman, que la vague description de cette génération désabusée. Tristan Garcia n’est pas à la hauteur de l’ambition affichée, comme s’il avait peu à peu perdu de vue la nature d’un roman qui, chaque fois que l’on croit avoir compris ce qu’il voulait nous raconter, donne aussitôt l’impression de partir dans une autre direction.

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